« J’ai rieen à me meettre !» hoquète-je devant ma penderie, comme chaque matin, consternée par l’absence totale, que dis-je, le vide intersidéral de potentiel modasse dudit meuble.
L’instant est fatidique, je dois choisir quelle tenue sublimera mon corps de rêve pour la journée … ou cachera la misère, c’est au choix. Le tout devant l’air interloqué de mon cher et tendre, qui me fait remarquer, à presque juste titre, qu’elle déborde. Il ne comprend décidément rien aux femmes. Enfin, non, ça, c’est injuste. Il comprend mes petits malheurs, et mes cycles menstruels, je lui ai expliqué. Il est même un plutôt bon conseiller shopping. Seulement, il ne comprend pas ce que je veux, là, ce matin.
Je veux LA tenue, l’association parfaite qui fera de moi la cible de tous les style hunter du monde. Je veux que mon style soit en totale osmose avec mon humeur, le temps, le Grazia de la semaine dernière, la couleur de la ligne de métro que je m’apprête à emprunter et celle du vernis à ongles que je mettrais demain. Je veux être à la fois complètement à l’aise dans mon body, mais super classe, tendance femme fatale : des talons pas trop hauts mais des talons quand même ; une jupe qui ne rase pas trop le terrain de jeu, mais pas sous le genou non plus, ça fait bonne soeur.
Pour être en parfaite adéquation avec l’idée que j’ai en tête, il eut fallu que j’eusse une longue chevelure blonde, avec des reflets comme un champ de blé au mois d’Août, sauf que moi, mes cheveux, ils sont plutôt de type bruns et courts. Bref, on ne va pas épiloguer, des vêtements j’en ai, mais pas ceux que je veux, pas la bonne combinaison, je saute donc exceptionnellement dans un jean, enfile une paire de ballerines, et part en courant derrière mon train, mes tergiversations m’ont quelque peu retardées. Exceptionnellement, dans l’acception nouvelle du terme, c’est à dire comme environ un jour sur deux.
Par une belle journée de printemps, je me décide donc à entrer en croisade contre ma crapule de penderie, qui continue de faire croire à l’homme que je n’ai pas besoin de faire du shopping. On a pas idée de débiter des âneries pareilles, je décide donc d’agir. Je vais lui faire subir un régime draconien, à défaut de réussir à en faire un moi même. Je vais faire en sorte que soit révélée au monde l’immensité de son ennui mortel. Un vrai désert, une étendue désolée soumise aux caprices de la nature, balayée par des vents glacés. Il y aura des larmes, de la sueur, du sang et surement quelques boutons de cassés, mais je m’en fous, je résiste, je prouve que j’existe !
Je retire cinq vieux pulls de couleurs improbables, un peu vieux, qui peluchent et dont deux m’arrivent au nombril (oui, bon, je me suis améliorée, depuis, au rayon lessive !) Mais ils ont une valeur sentimentale, et puis ils tiennent chaud, on sait jamais, ça peut servir. Cette jupe, taille 36, que j’ai achetée parce que le motif, vraiment, il est joli, et puis si je fais un régime, on ne sait jamais, de toute façon c’était la dernière, j’ai pas eu le choix, je l’aime ! On n’abordera même pas le sujet de cette combinaison en … Lin-qui-ressemble-à-du-pilou, qui me fait ressembler à un éléphant dans une grenouillère, mais qui est tellement été 2010.
Le tri pré-estival vire donc rapidement à l’arrachage de cheveux, les miens, ceux de Chéri, ceux du facteur, et la moquette aussi, elle se moquait. Mes fripes, les jolies et les vilaines, les nouvelles et les vieilles, me contemplent d’un air moqueur, rangées bien au chaud sur les étagères. Rangées, c’est à dire entassées, avec quelques séquelles de la bataille, deux trois manches qui pendent de ci de là. De toute façon, je pense que la solution ultime, c’est avoir le dressing de Carrie Bradshaw, point à la ligne. J’y arriverai !
1 Comment
Annette
9 juin 2010 at 13:02Non mais c’est vrai, JE N’AI RIEN A ME METTRE!
Je viens de faire un grand tri dans ma garde-robe, résultat elle est pleine de vide!
Ben voilà pourquoi je me promène en pyjama!