Paris, Métro, ligne 1, 9h00 du matin. En bonne parisienne je ne laisse rien au hasard et me rue la première dans la rame. Toute personne fréquentant le métro sait qu’il n’y que cette solution pour voyager assis en horaire de pointe. D’ailleurs, j’ai pu m’asseoir ce jour là, et le wagon s’est rempli au fur et à mesure des stations, réduisant progressivement l’espace vital des passagers.
C’est ce jour-là que j’ai observé un détail qui m’avait échappé jusqu’alors. Comment se fait-il qu’a 9 heures du matin (trop tôt pour l’ouverture des boutiques) il y ait tant de femmes avec un sac de magasin sous le bras ?!?
J’ai profité de l’approche de ma station pour trouver une explication.
Force m’est de constater que ces sacs-bis servent à transporter un repas, ou une écharpe, ou une bouteille d’eau, ou un livre. Il ne faut donc pas confondre ces sacs de transport et un sac de shopping. Il s’agit d’une réutilisation, somme toute intelligente, d’un objet qu’on aurait autrement jeté.
Reste à savoir pourquoi elles n’ont pas pensé à acheter un sac à main assez grand pour tout y ranger…
Mais pourquoi est-ce que je perds mon temps à écrire une chroniques sur ces sacs en papier ?
Parce que je ne perds jamais une occasion de rallier mes contemporaines. Voyez vous, celles qui offrent ainsi une seconde vie à des sacs n’ont pas choisi n’importe lesquels.
Ce sont souvent des sacs griffés ; et s’ils ne sont pas griffés, ce sont des sacs issus de « bonnes adresses » ou de chaînes de magasins ayant un certain standing.
Comme si ce sac était le gage du statut social de celles qui le portent. Et elles ne sont pas peu fières de porter la marque de leur bon goût.
Le truc, c’est que tout le monde ne peut pas se promener avec un sac Vuitton. Et il est assez navrant de voir les moins fortunés imiter ce culte des bons achats ; le résultat étant souvent approximatif.
Quand une fille promène son goûter dans un sac de lingerie cheap et coquine, on ne peut pas s’empêcher de sourire.
Mais on rit jaune en découvrant la mère de famille porter ses magazines dans un sac de bijoutier du siècle passé. Comme si ce sac éculé pouvait justifier de son statut social aux yeux des gens qu’elle croise lors de son trajet quotidien. Alors que moi, de mon siège de métro, je ne vois qu’une femme mûre qui a laissé sa vie de maman l’envahir et qui s’accroche à des trésors passés pour se rêver telle qu’elle le voudrait…
3 Comments
Femme mûre
7 juin 2010 at 19:10« je ne vois qu’une femme mûre qui a laissé sa vie de maman l’envahir et qui s’accroche à des trésors passés pour se rêver telle qu’elle le voudrait ».
Désolée. Je trouve ce commentaire extrêmement méprisant. Car effectivement, je me trimballe dans le métro avec mes sacs cartons de Zadig ou de Comptoir, et dans ses sacs, il y a ma salade du jour, un dessert, un parapluie, bref… De un ils sont pratiques, de deux, de les voir des fois, je me sens légère, parce que je me rappelle que je vais bosser tous les jours non seulement pour donner un toit, une éducation, des loisirs à mes enfants, qui j’espère à ton âge ne se permettront pas ce genre de réflexions basses et mesquines, mais aussi parce que je me rappelle que je reste une femme -pas simplement je ne vois qu’une femme mûre qui a laissé sa vie de maman l’envahir et qui s’accroche à des trésors passés pour se rêver telle qu’elle le voudrait – et quand tant que femme, j’ai le droit et de laisser la vie de maman m’envahir, et de pouvoir me faire plaisir.
Il est peut être temps de grandir un peu…
heidi
25 mai 2010 at 14:29Ouais, ça manque les sachets Auchan !
Record de longévité pour les sacs Zara … j’espère que les sociologues étudient le phénomène.
Cheap VIP
24 mai 2010 at 11:25Comme le laisse entendre mon pseudo (cheap + VIP) tu te doutes, je suis la première à transporter mon tupperware dans un sac de ce genre. Pour être honête c’est pas tant pour la marque (ça peut être du zara ou du cartier, enfin chez moi plutôt du zara…) que le pour éviter le côté clandos du sac de supermarché…