Les dernières expositions du Musée de la Mode étaient consacrées à des noms plus que connus, de maisons en pleine activité : Valentino, Sonia Rykiel… Le thème choisi pour celle qui se déroule actuellement évoquera une image bien plus loue auprès du béotien, puisqu’il s’agit de Madeleine Vionnet. Un choix intéressant et courageux, puisqu’il nous permet de revenir sur une des plus grandes maisons de couture françaises.
En effet, à l’image d’Alix Grès, d’Elsa Schiapparelli ou encore de Paul Poiret, Madeleine Vionnet fait partie de ces créateurs d’une grande importance pour l’histoire de la mode mais dont la maison a aujourd’hui disparu. La maison Vionnet a été créée en 1912. Histoire oblige, c’est réellement à partir de 1918 qu’elle prend son essor. Le Tout-Paris se presse alors dans l’hôtel particulier de l’avenue Montaigne où sont vendues des créations révolutionnaires. En effet, Madeleine Vionnet a pour ambition de mettre en valeur le corps de la femme, là où Poiret le déguise à grands coups de baleines et où Chanel le dissimule sous des formes plus amples. Un style particulier, donc permis par des innovations non négligeables sur la coupe.
C’est ainsi que les formes géométriques, comme le rectangle, le carré ou le cercle, entrent dans la composition des patrons. Autre particularité : la coupe en biais, marque de fabrique de Vionnet, qui tend à faire retrouver à la robe un drapé naturel, inspiré de la Grèce Antique. Enfin, concernant la conception, pas de dessin, puisqu’elle s’appuyait sur cette petite poupée de bois pour le brouillon de ses créations, directement avec l’étoffe.
Par tous les moyens, Madeleine Vionnet cherchait à se détacher de l’idée saisonnière du terme « mode ». Son but était de chercher à créer des formes intemporelles. Quelle meilleure preuve que ces modèles qui semblent tout droit sortis d’un podium de la Fashion week de la semaine dernière ? Et pourtant, ils datent bien des années 1930…
Comme pour les précédentes expositions, celle-ci investit les deux étages de la galerie de la mode du musée des Arts Décoratifs. Une présentation à la progression assez logique, puisque chronologique. On regrettera toutefois des explications moins fournies qu’à l’accoutumée. Pour mieux nous rediriger vers le catalogue (qui fait office d’ouvrage de référence sur la maison) ? Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une occasion unique d’apprécier des pièces sublimes, d’une maison aujourd’hui un brin tombée dans l’oubli. Tourbillon du marketing oblige, seules les griffes en activité ont droit de gloire. Heureusement que le musée de la mode sauve l’Histoire !
Jusqu’au 31 janvier 2010 au Musée des Arts Déco, rue de Rivoli
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1 Comment
ICI....Surprises..
17 octobre 2009 at 19:57super sympa.. ton blog
bravo….
Lorent