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Carmen Maria Vega

Carmen Maria Vega est une chanteuse des plus atypiques. Sur scène, c’est un cocktail détonnant d’humour et d’énergie folle. Ses spectacles vous dépaysent à coup sûr. Ses origines mi guatémaltèque, mi lyonnaise contribuent encore à en faire une curiosité. Au programme de son actu : un album à sortir mi-octobre et une tournée riche en dates, dont une à la Cigale le 20 novembre prochain. Carmen Maria Vega s’est prêtée au jeu de nos questions avec un certain humour et beaucoup de sagesse dans sa conclusion…

I)Débuts et influences

– Tout d’abourd, comment te présenterais-tu ?

Ca dépend, ça dépasse.

– Peux-tu nous parler de tes débuts, ce qui t’a incité à monter sur scène pour chanter ?

J’ai toujours été sur scène. Je fais du théâtre depuis mes 7 ans. C’est donc naturellement que j’ai eu envie d’explorer les différentes manières d’utiliser la scène, que ce soit par le théâtre, la danse, le chant…

– Qu’est-ce qui t’a nourri, quelles sont tes influences musicales ?

Ella Fitzgerald, Nat King Cole, Charlie Parker, Pearl Bailey, Sanseverino, I am, Akhenaton, Nina Simone, Matthieu Côte, Billie, Evelyne Gallet, Koltes, Veronique Olmi… et mille autres.

 

– Et Boris Vian ? On t’a entendu récemment avec une reprise de « Bourrée de complexes » dans laquelle tu inscris vraiment ta patte. Comment s’est passée cette expérience ? T’es tu sentie proche de ce texte ?

Je ne me suis pas vraiment sentie proche de ce texte, je trouvais ça marrant qu’on nous file ça ! Merlot et moi avons plutôt une grande gueule ! C’était marrant de se prêter au jeu. Cependant je me sens proche de Boris Vian donc peu importe ce qu’on me donnait, je me suis sentie honorée qu’on me fasse confiance pour interpréter un de ses textes. Je me suis battue pour faire partie de ce projet, j’en suis contente même si le spectacle aurait pu être plus rodé… Boris Vian a une écriture juste et cruelle très contemporaine. C’est dommage qu’on ne fasse pas découvrir autre chose que « l’écume des jours » au collège, on nous parle de son passif de trompettiste mais rarement de tous ces textes de chansons géniaux !

II)La scène

– Sur scène, te considères-tu plutôt comme chanteuse ou comme actrice ? Chaque chanson ressemble à un rôle de composition…

Sur ce projet-là je ne me sens ni l’une ni l’autre, je suis interprète. Une interprète se doit de vivre ses chansons à fond pour honorer l’auteur et honorer aussi cette profession d’interprète. On voit trop souvent des chansons gâchées parce que le chanteur ne croit pas un mot de ce qu’il dit. Toutes les chansons de Max sont de qualité je n’ai donc pas de souci pour trouver l’axe de mon interprétation.

Quand je fais du théâtre je suis comédienne, quand je chante je suis une interprète.

– Tu en fais des tonnes sur scène, c’est ton caractère ?

Je n’ai pas le sentiment d’en faire des tonnes, je pense essayer de coller à ma personnalité et de servir comme je vous le disais un texte, une chanson.

– Ta tournée s’annonce plutôt longue. Un plaisir avant tout ? Préfères-tu les grandes salles ou des lieux plus intimes ?

Nous venons d’achever une tournée de 100 dates et celle à venir risque d’être aussi longue. Chaque ville et chaque public est différent, d’un soir a l’autre on ne vit jamais la même chose. C’est pourquoi j’aime la tournée, même si très souvent je rêverais d’être plus chez moi à Lyon avec mes chats et mes potes ! Je préfère les salles de moyenne capacité le rapport au public est plus vrai et la proximité plus agréable. Faire des grandes salles reste tout de même occasionnel nous concernant, donc ça reste une expérience supplémentaire agréable. Je n’ai jamais eu l’occasion de faire un Zénith, mais je pense que l’expérience doit être chouette, tant que ça ne devient pas systématique, c’est trop gros, le spectacle perdrait tout son charme.

III)Personnages

– Comment se passe le choix des personnages de tes chansons ?

Le texte suffit pour savoir quelle interprétation je vais devoir travailler. Mon auteur compositeur et guitariste Max Lavegie a une plume suffisamment concrète pour que je sache quelle émotion je vais essayer de faire passer.

– Ces personnages sont-ils pure invention ou un reflet de toi ?

Max et moi nous inspirons de notre vécu de nos relations passées ou présentes. Quand il écrit il s’inspire de gens croisés, ou de faits relatés par nos proches ou du quotidien. Mais ça n’est jamais une confession, on s’inspire d’un événement pour raconter une histoire.

– Est-ce que tu imagines déjà la scène avant de composer un titre et un personnage avec ton groupe ?

Non puisque ça n’est pas moi qui compose! Je l’imagine une fois que j’ai le texte entre les mains. Je travaille l’interprétation en live, j’aime y penser, mais je n’aime pas le répéter je perds toute spontanéité alors.

IV)Studio & Album

– Comment vis-tu l’expérience du studio ? T’y sens-tu aussi à l’aise que sur scène ?

Je ne me sens pas du tout dans mon élément en studio, c’est un travail long, d’orfèvre, réfléchi. Je ne suis à l’aise que sur une scène. Peut être que ça changera mais j’en doute ! Max a co réalisé le disque avec l’équipe de Vincent Carpentier (« comme un manouche sans guitare » de Thomas Dutronc) il aime beaucoup cette part du travail, ça m’arrange je lui la laisse. Il m’a consultée régulièrement, j’ai émis des souhaits et lui a fait en sorte de les respecter.

– Que représente pour toi la sortie prochaine de ton premier album ?

Mais c’est aussi un aboutissement de 4 ans de travail. Il était tant qu’il soit fini! Malgré les contraintes du travail de studio, je reste persuadée que le travail de Max est un bijou, ils ont fait du très bon travail. Les arrangements sont justes et variés. On retrouve l’énergie scénique, tout en proposant une nouvelle lecture de nos anciennes chansons et des nouvelles que nous interprétons en scène différemment, sans tous ces arrangements.

Vous l’aurez compris pour moi c’est sur scène que se passe le vrai échange.

– Tu as trois lignes pour convaincre les gens d’acheter ton disque… Que leur dis-tu ?

Il est génial y’en a plein d’autres qui sortent en même temps, mais ils sont nuls je les ai écoutés, achetez le nôtre vous serez pas déçus. Et puis si tu l’aime pas ben tu peux toujours l’offrir à quelqu’un que tu détestes. Hop ça fait 3 lignes !

V)Selections culturelles

– Notre magazine s’appelle « Save My Brain ». Sauver son cerveau, qu’est-ce que cela t’évoque ? Comment peut-on le faire ?

En arrêtant de fumer des pétards.

– Pour finir cette interview, je te propose de nous faire partager quelques uns de tes coups de cœur culturels. Que nous conseillerais-tu en musique, littérature et cinéma ?

Je vous conseille la lyonnaiserie y’a que ça de vrai :

Matthieu côte
Evelyne gallet
Karimouche
Billie
Balmino
Koumékiam
Les Gourmets
Nil

Bon ceux d’ailleurs aussi ils sont bien, mais pas tous, pour les qui sont super je vous conseille :

Yoanna
Merlot
LoÏc Lantoine
Presque oui
Eric Toulis

J’en ai oublié sans doute mais des gens qui font des choses vraiment super et dont on parle pas assez y’en a trop! Alors sortez et éteignez la télé.

Le myspace de Carmen Maria Vega, avec les dates de tournée…

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1 Comment

  • Reply
    LEGOUX
    19 novembre 2009 at 16:02

    Bravo Carmen, c’est extra, un grand moment ton premier album,
    continue à nous charmer.
    Bises; à bientôt au ninkasi
    André de Lyon

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