Les Affranchis, le nouvel album d’Alexis HK est sorti le 23 mars. Un album riche de douze titres très nouvelle scène, aux musiques entraînantes et aux textes fins et bourrés d’humour. Nous avons rencontré Alexis HK juste après le tournage de son clip, en belle compagnie avec des invités de marque (Juliette, Olivia Ruiz, Charles Aznavour…), tout d’abord pour parler de ce clip et de l’album à sortir.
Save My Brain : Un clip tourné ce matin avec une belle brochette d’invités, un album qui sort bientôt… Comment appréhendez-vous tous ces événements ?
Alexis HK : Plutôt positivement. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon entourage. C’est certes un défi de lancer un album en indépendant, surtout dans le contexte actuel. Mais j’ai confiance ne les gens avec qui je travaille et notamment mon manager.
SMB : Parlons un peu de ce matin. Vous venez juste de tourner le clip de votre titre les Affranchis. Comment vous est venue l’idée de réunir toutes ces personnes ? Pouvez-vous nous en dire plus sur ce clip ?
Alexis HK : Le clip est juste tourné et pas encore monté. Je ne vais donc pas trop en dévoiler, je suis un peu superstitieux quant à ce genre de choses ! Mais je peux quand même vous parler de l’idée. Dans le texte de Les Affranchis, le principe était de rapprocher les chanteurs des gangsters, de faire un parallèle entre ces deux mondes. Et il m’a semblé donc amusant de réunir tout un tas de chanteurs pour les réunir dans un décor de gangsters, un peu déjanté. Je ne peux pas en dire plus sans tout dévoiler ! Quoi qu’il en soit, on a eu très peu de désistement de la part des artistes invités. Je les ai senti vraiment solidaires, une façon de soutenir la création.
Puis nous avons discuté, au fil des chansons de l’album.
Titre 1 : Les Affranchis
SMB : Pourquoi le choix de ce titre « les Affranchis » pour le premier single et le nom de l’album ?
Alexis HK : Pour plusieurs raisons. C’est tout d’abord une référence au cinéma et à Scorcèse. Et puis le mot « affranchi » m’a toujours parlé. Il est pour moi synonyme de liberté. S’affranchir de ses erreurs permet d’élargir ses horizons, offre plus d’aisance. C’est un mot qui m’apporte des images.
Titre 2 : Chicken Manager
SMB : Dans le titre Chicken Manager, vous mettez en scène un combat de coqs, connoté politique (avec Chirac & Sarkozy en personnages caricaturés, NDLR). Comment vous est venue cette idée ?
Alexis HK : J’ai voulu vraiment mettre en scène un combat. J’ai toujours trouvé ça sauvage, ces combats où deux coqs se déchirent, avec des types derrière qui misent. J’en ai fait une fable, rien d’autre. Finalement, beaucoup de mes chansons empruntent à un genre. Comme la chanson sur les Anglois, qui est une chanson de gestes.
SMB : Cette mise en scène signifie-t-elle que vous êtes désabusé de la politique ? De la classe politique ?
Alexis HK : Paradoxalement, je crois que la politique est le seul recours contre les erreurs des ultralibéraux. On voit où cela nous a menés si on n’applique aucun contrôle sur les choses. Il est clair que si je dois avoir une position politique, je ne suis pas ultralibéral ! Pas communiste non plus. Je pense juste qu’il doit y avoir un équilibre. Quant à la classe politique, je ne les connais que par média interposé, c’est donc difficile de les juger autrement qu’à travers un filtre…
SMB : Ce sont donc avant tout de bons personnages de fables…
Alexis HK : Oui. Et pas beaucoup plus dans le cadre d’une chanson. Je ne pense pas qu’il soit possible de changer les choses avec une chanson. Il en faut plus à mon avis pour faire bouger une opinion.
Titre 3 : La fille du fossoyeur
SMB : Dans La Fille du fossoyeur, on retrouve un humour qui rappelle un peu Thomas Fersen. Vous sentez-vous proche de ce qu’il fait ?
Alexis HK : Il est clair que j’aime beaucoup Thomas Fersen. Je n’ai jamais eu l’occasion de travailler avec lui mais le réalisateur de Les Affranchis a déjà travaillé avec lui. Il fait partie de mes classiques. J’adore en particulier l’album Quatre avec Irène, La Chauve-souris… J’aime son bestiaire. Parmi mes contemporains, c’est de lui que je me sens le plus proche.
Titre 9 : Thanks for the add
SMB : En tant que média internet, impossible de passer à côté de Thanks for the add, qui reprend ce thème. Comment voyez-vous internet ?
Alexis HK : Je crois que c’est un des plus incroyables changements qui soient arrivés dans ces dernières décennies. C’est un lieu ambivalent, réunissant à la fois des notions de connaissance, d’échange et de convivialité mais aussi de solitude, de vulgarité et de violence. C’est un lieu où l’on peut tout faire, où chacun peut mener une seconde vie et y avoir des possibilités incroyables.
SMB : Finalement, Second Life n’est pas exagéré…
Alexis HK : Au contraire, je trouve que Second Life est en dessous de la réalité et des possibilités qu’offre internet. Finalement, Second Life est assez bête : on se crée un personnage et on fait exactement ce qu’on fait dans la vraie vie. C’est bien en dessous de ce qu’offre internet. Ah si ! Il y a un truc qu’on peut faire dans Second Life et qu’on ne peut pas faire en réalité, c’est voler ! C’est dingue quand même ! Pouvoir voler sur internet… Est-ce qu’on peut redescendre sur terre ?!?
SMB : Et à propos de ce titre, Thanks for the add, comment en êtes-vous venus à collaborer avec Renan Luce ? Pouvez-vous un peu nous en parler ?
Alexis HK : C’est vrai qu’on me parle beaucoup de Renan en interview, du fait de son récent succès. En fait, je l’ai connu avant, le plus simplement du monde, par un ami commun. Puis on a parlé de faire une chanson ensemble, sur internet et Tom de myspace, qui doit avoir pas loin de 12 millions d’amis. Il ne m’a pas répondu tout de suite mais j’ai senti que l’idée le titillait. Il m’a rappelé deux jours après et m’a fait écouter un ou deux couplets. J’ai trouvé ça canon, juste parfait. C’était exactement le ton que je voulais employer. Ensuite, j’ai chanté avec lui ce titre sur sa tournée et la voilà aujourd’hui sur mon album.
Un album auquel on souhaite beaucoup de réussite. S’il ne se distingue pas par son originalité (le style est assez proche des artistes nouvelle scène, que ce soit Ridan, Renan Luce ou encore Thomas Fersen), Les Affranchis s’écoute agréablement. Avec pour surprise de retrouver un timbre qui rappelle parfois Joe Dassin (c’est assez flagrant sur Pardon vieux camarade). Bien entendu, une tournée débute, avec visiblement un certain succès.
SMB : Et la suite, maintenant ? La tournée qui arrive ?
Alexis HK : Oui ! Une vingtaine de dates m’attendent et ça marche plutôt bien pour l’instant. Notamment au Café de la Danse où c’est déjà complet, ce qui nous a fait rajouter une date à la Cigale. Et je suis ravi de voir une certaine fidélité. Notamment à Nantes, où cela marche très bien, malgré très peu de promo. J’ai l’impression de retrouver des gens que je connais.
SMB : Un cadre familial… Une vie normale, quoi !
Alexis HK : Tout à fait normale ! J’ai en effet ce sentiment de me retrouver en famille dans certaines salles, pour mon plaisir.
SMB : Bien dans votre famille et bien dans votre peau, donc ?
Alexis HK : De ce côté-là, ça ne vas plutôt pas mal… Même vraiment pas mal !
Myspace : http://www.myspace.com/alexishkofficiel
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