Le Grand Palais semble vouloir en faire un événement annuel. Monumenta, qui consiste en une appropriation de la célèbre verrière par une oeuvre colossale, en est en effet à sa deuxième édition. Aux amas de béton d’Anselm Kiefer succède cette année Richard Serra et ses monumentales plaques d’acier.
Tout d’abord, l’oeuvre déconcerte. Depuis l’entrée, les plaques ne sont visibles que de la tranche. L’oeil est alors perdu dans ce vaste espace. En bref, on ne voit pas l’oeuvre et on croit que le Grand Palais est vide. Il n’en est rien et quelques pas permettent de jauger toute l’ampleur de l’installation. Des plaques de 17 mètres de haut, très faiblement ancrées dans le sol. Des monolithes qui se dressent vers la verrière, comme pour mieux lui diriger nos regards.
Ensuite, l’oeuvre habite. Elle habite le lieu et aussi le visiteur, ou plutôt le déambulateur. Une telle masse intimide et pousse au calme, à l’harmonie avec l’espace. De mémoire de parisien, je n’ai jamais connu le Grand Palais aussi tranquille. La grande nef n’a jamais aussi bien porté son nom qu’habillée par Richard Serra, alors qu’elle revêt une dimension et un silence presque religieux. Certains voient d’ailleurs en ces gigantesques éléments une allusion aux monolithes de Stonehenge.
Rien de tout cela pourtant, puisque l’artiste n’a voulu qu’une appropriation de l’espace. Toutefois, cette installation qui pousse à l’expérience suscite le ressenti et l’interprétation de chaque visiteur. La seule certitude est qu’on sera au rendez-vous en 2009. Monumenta est une initiative comme il y en a trop peu. Cerise sur le gâteau, les Médiateurs Culturels, là pour vous expliquer la démarche de l’artiste.
No Comments