Plus besoin de braver l’éthique, il existe désormais moins risqué, moins cher et surtout, indéniablement plus efficace. La science n’a qu’à bien se tenir, un clonage d’un nouvel ordre débarque depuis quelques temps, vaillament mené par un pantalon démoniaque, le slim. Enfilez-le, pour peu que vos formes vous y autorisent, assortissez-le des quelques accessoires de rigueur, et, O magie, vous ressemblez à tous les moutons qui ont eu la même idée…
Adaptable à toutes les morphologies, le slim se la joue caméléon. Le souci, c’est que tout le monde n’a pas le profil idéal, celui qui s’affiche dans les publicités notamment. Quelques formes disgracieuses et on vire baleine. Et dans le cas où la graisse ne stagne pas dans nos cuisses, ça ferait plutôt pattes de mouche. Rares sont celles finalement qui sont dans le juste milieu, celui qui remplit esthétiquement derrière et de façon équilibrée le reste.
Mais soit, imaginons que l’on parvienne miraculeusement à se glisser dans cet espace réduit et que ça ne fasse pas exploser aux yeux des gens tous nos défauts. Combien d’options avons-nous pour compléter la panoplie ? Très peu. Je ne vous ferai pas l’inventaire des alternatives qui s’offrent à vous, vous avez sûrement dû en croiser dans la rue. Le résultat est justement que chaque sauterelle qui porte un tel pantalon ressemble à ses inséparables copines. C’est d’ailleurs un phénomène tellement contagieux, qu’on se croirait dans un film d’horreur à chaque fois qu’on croise un groupe de clones ‘en-slimé’. Toutes pareilles, copies conformes, c’est l’invasion et ça fait peur…
Mais si les troupeaux d’adeptes au slim se font de plus en plus nombreux, leurs camarades masculins ne sont pas en reste, n’hésitant pas à laisser au placard leur virilité. Où sont donc nos hommes forts et musclés ? Au vu des crevettes chevelues qui marchent en bande dans les rues, je me pose des questions. Quel plaisir peut-on prendre à porter pareil pantalon ? Quelle logique à jouer les rockeurs et à parader avec une tenue si peu flatteuse ? Tignasses au vent, lunettes de soleils, converses ou Derbies, ces messieurs se féminisent pour notre plus grand malheur. Ajoutons que les punks, pionniers du slim, faisaient quand même plus « mâles » à leur époque.
Devant cette dictature vestimentaire, je m’insurge, je me révolte. Non, sur moi, le slim ne passera pas -au delà du fait que mes formes soient claustrophobes-. Parce qu’avec lui, homme ou femme, même combat. Celui contre l’originalité. Et l’uniformité, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé…
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